Le songe

La Grèce faisait un bien fou à Helena. Il y avait deux semaines qu'elle y était et déjà elle se sentait mieux. Ses rêves devenaient plus doux, ses pensées arrivaient à écarter l'image de Dante pour savourer la richesse visuelle de Pompeï. En marchant parmi les ruines époustouflantes de la cité engloutie, la jeune femme serrait entre ses doigts l'amulette que lui avait laissé son amour avant de la quitter pour son pellerinage.

Alors qu'elle atteignait les hautes marches érodées d'un bâtiment pour resdescendre vers son logis, elle ressentit un besoin de le voir, le sentir tout près d'elle.

Comme elle avait depuis peu renoué avec ses pouvoirs de sorcellerie, elle eût envie de tenter un certain «rapprochement». L'endroit était désert, les touristes étaient rentrés depuis près d'une heure tandis que le soleil déclinait dans le ciel.

«J'aimerais tant pouvoir te montrer Dante... »

Elle prit place sur le sol, assise en position de transe, posant une main sur son ventre qui avait prit de l'expansion depuis sa rencontre avec Cécile, sa nouvelle amie.

Complètement détendue, concentrée sur ses sens, sa puissance nouvelle, Helena entra en transe, canalisant ses énergie, focussant sur le souvenir qu'elle avait de Dante. Le rejoignant en un songe trouble, pour lui, dans son Tibet d'exil.

Sa voix parvint d'abord à l'homme, douce et aérienne, tel un murmure qu'on aurait pu attribué à une folie passagère:

- Dante... Dante...

Nombre de messages : 2816 Age : 36 Date d'inscription : 11/02/2007

*Il se reveilla en sursaut, il tremblait de partout tandis qu'un long frisson lui parcourut l'échine, sa respiration était haletante. Il s'assit sur son lit et posa sa tête entre ses mains. Il revoyait Helena, dans son cauchemar, prononcer son nom. Il secoua la tête comme pour chasser ces images terribles*

Un rêve....ce n'est qu'un rêve...

*Il se leva et s'approcha du robinet. Il fit couler de l'eau et s'en passa sur le visage, avant de s'appuyer sur le bord du lavabo et d'observer son reflet...Dante...Il se retourna violement cherchant le plaisantin qui voulait l'effrayer, mais son regard ne croisa que le vide.*

Pourtant...c'étais bien ta voix...

*Il s'assit sur le bord du lavabo en soupirant légèrement*

~tu me manques tellement....je vais devenir fou...~

*Il se passa une main sur le visage et rejeta sa tête en arrière en soupirant à nouveau. Puis, il se redressa et alla se rasseoir sur son lit. Toutes ses pensées convergaient vers une seule personne, dont il murmura le nom*

Helena...

Les yeux clos, la jeune femme semblait d'une quiétude qu'elle croyait avoir égarée depuis le départ de son amour. Une vive chaleur grimpait en elle tandis qu'elle cherchait à fixer contact avec Dante au lointain.

Sa voix s'éleva une fois de plus dans la pièce où Dante prenait repos:

- Dante... N'aie pas peur... Je ne suis pas là mais mon âme vole vers toi...

Sa silhouette apparût enfin sous les yeux de Dante, ne trouvant aucun reflet dans la glace posé au dessus du lavabo.

- Mon ange... Je pense à toi... N'aie crainte, je te veille...

Le visage d'Helena, dans un flou semblable à une apparition fantômatique, se dressa comme une esquisse sous les yeux de Dante. Son corps lui semblait par contre baigné dans de lourdes ténèbres.

Elle traça un sourire bienveillant, doucereux.

- Le temps passe...

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*Il resta bouche bée en entendant la voix d'Helena. Elle lui manquait tellement. Il fixa l'apparition fantomatique qu'était Helena en ce moment, il lui semblait qu'un énorme poids venait de se décrocher dans sa poitrine. Le souffle lui manquait. Il la voyait certes, mais elle était si loin...il murmura*

Helena...

*Il se leva et s'approcha de l'apparition de son amour. Puis, dans un geste démesurément lent, il posa sa main contre la joue immatérielle de la jeune femme. Une larme roula le long de la joue de Dante et se perdit dans la courte barbe de trois jours qu'il arborait à présent.*

Tu me manques...

L'apparition arborait un sourire d'une douceur désarmante. Lorsque la main de Dante vint se posée à sa joue éthérée, il pu sentir une vive énergie le submerger, guérir à sa manière les blessures laissées à son coeur.

- Ne pleure plus mon ange... Je vais bien et toi aussi... L'important est de mener à bien notre «formation»... Je suis là, tout près...

Le bout de ses doigts s'était avancé pour toucher, en quelques filets fantasmagoriques, symboliquement le coeur de son amant.

- Je suis là...

La vision semblait se troubler lentement, comme un rêve qui s'estompe au lever du jour.

Le soleil ,lui, se couchait à Pompeï et Helena se sentait frissonnante, ses forces s'amoindrissait mais elle éprouvait un profond désir de le garder tout près, si près. Une larme roula à sa joue, une larme de bonheur et d'espoir.

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*Il ne put retenir ses larmes plus longtemps...elles coulèrent librement sur ses joues, pourtant, il semblait serein, confiant...sûr de lui. Cela lui faisait tellement de bien de la revoir enfin...cependant, il avait mal, mal au coeur de la sentir si loin de lui...la douleur qu'il éprouvait était aussi grande que la distance qui les séparait.*

Helena...

*Il passa une main dans ses long cheveux blancs. Il sourit faiblement, sa main droite toujours "posée" sur la joue de la jeune femme*

Je t'aime Helena...je t'aime...

*Il regarda ailleur, comme cherchant une quelconque inspiration, puis posa un doux regard sur Helena et lui chuchota*

Fais attention à toi mon coeur...